Dans beaucoup de logements, l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. Et ce n’est pas une formule choc. C’est un constat. Entre humidité stagnante, CO₂, composés organiques volatils, et odeurs persistantes, l’absence d’une bonne ventilation fait des ravages. Et pourtant, une solution simple existe : les bouches d’extraction.
Encore faut-il bien les choisir. Et surtout ne pas les négliger.
À quoi sert une bouche d’extraction
La bouche d’extraction est un maillon essentiel d’un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC). Elle évacue l’air vicié des pièces humides ou confinées : salle de bains, WC, cuisine, buanderie. Cet air chargé d’humidité, de polluants et d’odeurs est expulsé à l’extérieur. En parallèle, de l’air neuf pénètre par les entrées d’air situées dans les pièces de vie.
Ce flux d’air constant limite la condensation, évite les moisissures et améliore le confort respiratoire. Sans bouche d’extraction bien placée, votre VMC devient inefficace. L’air tourne en rond. Vous respirez du recyclé.
Les 2 types de bouches d’extraction
Il existe 2 modèles principaux :
- La bouche réglable : elle permet d’ajuster manuellement le débit d’air extrait, selon les besoins de la pièce.
- La bouche hygroréglable (ou automatique) : équipée d’un capteur, elle s’ouvre ou se ferme automatiquement selon le taux d’humidité ambiant.
Dans la majorité des logements récents ou rénovés avec VMC hygroréglable, ce sont ces dernières qui sont posées. Elles optimisent la consommation électrique de la VMC tout en maintenant un air sain.
Comment choisir la bonne bouche d’extraction
Le choix se fait en fonction de plusieurs critères :
- Le débit d’extraction requis, mesuré en m³/h : 15 à 30 m³/h pour des WC, 30 à 60 m³/h pour une salle de bain, jusqu’à 135 m³/h pour une cuisine.
- Le diamètre du conduit : généralement 80 mm pour les WC, 100 mm ou plus pour les cuisines.
- Le type de pièce : les bouches cuisine sont conçues pour résister aux graisses ; celles des WC sont parfois dotées d’un clapet anti-retour.
- Le niveau sonore : certains modèles intègrent une mousse acoustique pour réduire le bruit de soufflage, un détail à ne pas sous-estimer. Le niveau de pression acoustique émis par le ventilateur et les bouches d’extraction ne doit pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales, et 35 dB(A) dans les pièces de service en débit minimal.
Où installer les bouches d’extraction
Il ne suffit pas d’avoir une bouche, encore faut-il qu’elle soit bien placée. L’idéal : au plafond ou en haut du mur, sur la paroi opposée à la porte. Cela favorise la circulation naturelle de l’air.
Dans les WC et les salles d’eau sans fenêtre, l’absence de bouche d’extraction est une hérésie. Et dans les logements anciens mal ventilés, c’est un facteur aggravant pour les problèmes d’humidité. Les bouches d’extraction sont placées au moins à une hauteur d’ 1,80 m du sol ou en plafond.
Pourquoi il ne faut jamais boucher une bouche d’aération
C’est une erreur fréquente : pour se protéger du froid ou du bruit, certains occupants bouchent les bouches d’extraction avec un chiffon, du plastique ou un couvercle. Résultat : l’humidité stagne, les moisissures apparaissent, l’air devient irrespirable. Et l’équilibre du système de ventilation est ruiné dans tout le logement.
En bloquant une bouche, vous mettez en péril non seulement votre santé, mais aussi l’intégrité du bâtiment. Humidité rime avec condensation, corrosion, champignons, odeurs tenaces… et malfaçons coûteuses.
Si votre bouche d’extraction fait du bruit
Un sifflement ou un ronronnement inhabituel peut indiquer :
- Un conduit encrassé ou obstrué.
- Une bouche mal fixée ou usée.
- Une VMC mal réglée ou sous-dimensionnée.
Commencez par un nettoyage complet. Si le bruit persiste, faites vérifier l’ensemble du réseau de ventilation. Une bouche qui fait du bruit est souvent le symptôme d’un dysfonctionnement global.
Combien ça coûte
Les prix des bouches d’extraction varient selon le modèle et le diamètre :
- Bouches standards réglables : entre 8 € et 20 €.
- Bouches hygroréglables : entre 20 € et 50 € selon la technologie.
- Accessoires acoustiques ou clapets anti-retour : 5 € à 15 € en supplément.
Le remplacement d’une bouche peut se faire soi-même si vous êtes équipé d’une VMC simple. Mais pour les réseaux collectifs, ou les conduits communs, il est impératif de passer par un professionnel.