Une majorité des copropriétés en province, spécialement les petites copropriétés, fonctionnent avec des chaudières au fioul, datant parfois de plusieurs dizaines d’années.
Dans un petit immeuble de quelques étages, changer de chaudière est une dépense qui ne s’amortit pas en quelques années.
Par ailleurs, les travaux d’isolation sont eux aussi une dépense importante qui n’apporte pas d’économies « comptables » avant également plusieurs années.
Pourtant et malheureusement pour les portefeuilles des co-propriétaires, la loi semble exiger un changement pour la mi 2022.
En effet, la fin des chaudières à fioul était initialement prévue le 1er janvier 2022 mais a été reportée à mi-2022. Les copropriétés devront-elles alors impérativement changer de chaudière ? Et ce malgré l’envolée des prix du gaz à cause de la guerre en Ukraine ?
Comme l’a fait savoir la ministre Pompili lors d’une audition à l’Assemblée Nationale (avant le déclenchement de la guerre en Ukraine), le décret « n’interdira pas les réparations des installations existantes» mais il sera interdit d’installer une chaudière à fioul dans une copropriété ainsi que tout appareil de chauffage émettant plus de 250 gCO2eq / kWh. (Les modèles anciens de chauffage au gaz et les chaudières à charbon sont aussi concernés).
Dans beaucoup de cas (zones rurales notamment car elles sont peu desservies en gaz), il est compliqué de trouver une alternative au fioul. La fin des chaudières à fioul ne concernera ainsi pas tous les habitats collectifs. Certains feront exceptions et il est prévu « des possibilités de dérogations pour certains cas puisqu’il peut arriver qu’il y ait des difficultés, des impossibilités techniques ou des coûts excessifs ». Voir comment choisir sa chaudière ?
Comment se préparer à la fin des chaudières à fioul ?
Selon l’ARC Copro, « La conséquence majeure de ces annonces est que les syndicats des copropriétaires disposant d’une chaufferie fioul doivent se tenir au courant des évolutions réglementaires puisque le gouvernement n’a pas encore réellement défini le projet de loi qui définira le contexte technique dans lequel le changement des chaudières fioul sera obligatoire. »
Bref, tout est possible dans le flou actuel, renforcé encore une fois par la guerre et l’explosion des prix du gaz puisque le gaz était la seule alternative crédible.
On peut néanmoins commencer par réaliser un bilan thermique des parties communes
Ce bilan fera l’objet d’un document et cartographie des déperditions thermiques pour définir les travaux d’isolation prioritaires. Ce sera toujours ça de pris pour faire des économies en diminuant les frais de chauffage.
Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de l’antenne de l’ANAH
Par quoi remplacer la chaudière à fioul d’une copropriété ?
Une chaudière à gaz à condensation ?
C’était la meilleure alternative avant la guerre. Écologique et économique, une chaudière à gaz à condensation a un rendement souvent supérieur à 100% car elle récupère les fumées d’évacuation issues de la combustion du gaz pour les transformer en chaleur. Il faut que le bâtiment soit relié au réseau de gaz ou puisse être raccordé.
Une chaudière biomasse ?
C’est une chaudière bois qui fonctionne avec des granulés ou des bûches mais c’est compliqué de l’alimenter pour une copropriété.
Faut-il remplacer la chaudière au fioul de sa copropriété par une chaudière à bois ?
Une pompe à chaleur (PAC) ?
Ca marche en logement individuel mais ce n’est pas adaptée aux copropriétés. Les pompes à chaleur sont souvent trop faibles pour fournir le chauffage d’un habitat collectif. Par ailleurs, les pompes à chaleur sont bruyantes avec donc une pollution au niveau du bruit et des nuisances.