Installer des panneaux solaires séduit de plus en plus de Français désireux d’alléger leur facture d’électricité. Ceci dit, avant de signer un devis au pas de course, mieux vaut se poser les bonnes questions pour éviter les déconvenues et maximiser réellement ses économies.
Mon logement est-il adapté aux panneaux solaires ?
Beaucoup pensent que seuls les habitants du sud de la France peuvent rentabiliser des panneaux solaires. C’est une idée fausse. Même dans des régions moins ensoleillées, l’investissement peut être pertinent. L’exemple des Allemands et des Belges, bien mieux équipés malgré un climat plus gris, devrait faire réfléchir.
Ce n’est pas la chaleur mais bien la lumière du soleil qui compte. Trop de chaleur, au contraire, nuit au rendement des panneaux. Pour tirer le meilleur parti d’une installation, il faut viser une orientation plein sud, avec une toiture sans ombre portée. Si votre maison est orientée plein nord, inutile de rêver : les performances seront si faibles que l’opération deviendra un gouffre financier.
Combien coûte une installation solaire ?
Le budget dépend du nombre de panneaux et des spécificités de votre toiture. Pour une puissance standard de 3 kilowatts-crête (kWc), soit environ neuf panneaux couvrant 15 m², il faut prévoir entre 7 500 et 9 000 euros.
Si votre portefeuille le permet, viser plus grand permet de réduire le coût au kWc. Une installation de 6 kWc se chiffre autour de 16 000 euros, tandis que pour atteindre 9 kWc, il faudra sortir entre 18 000 et 20 000 euros.
Attention à ne pas céder aux promesses de prix cassés : un devis trop alléchant cache souvent des équipements de mauvaise qualité ou une installation bâclée.
Au bout de combien de temps, un investissement en panneaux solaires sera-t-il rentabilisé ?
Dans l’immense majorité des cas, l’installation est amortie entre 10 et 15 ans, parfois moins. La durée de vie des panneaux dépasse les 30 ans, avec une perte de rendement limitée à environ 1 % par an.
Le retour sur investissement des panneaux solaires dépend de plusieurs facteurs : puissance de votre installation, consommation de vos équipements, ensoleillement local, tarif de l’électricité et surtout, votre taux d’autoconsommation.
À noter : plus l’installation est grande, plus elle sera amortie rapidement, car elle couvre une part plus importante de vos besoins électriques. Voir « Les panneaux solaires son-ils encore rentables ?«
Vendre son électricité : bonne idée ou piège ?
Jusqu’à récemment, la vente du surplus pouvait sembler séduisante. Aujourd’hui, l’intérêt est bien moindre. Le prix d’achat garanti par EDF pour le courant injecté dans le réseau a été drastiquement abaissé : il est passé de 0,1269 € à 0,04 € par kilowattheure pour les installations jusqu’à 9 kWc.
Avec un tarif aussi bas, revendre son électricité ne rapporte quasiment plus rien. Il devient alors impératif de maximiser son autoconsommation : l’électricité produite doit être utilisée directement dans votre foyer pour rentabiliser l’investissement.
Quelles aides financières sont encore disponibles ?
Quelques dispositifs d’aide subsistent, mais ils ont été sérieusement rabotés ces derniers mois. Voici ce à quoi vous pouvez prétendre :
- une prime à l’autoconsommation, versée en une fois par EDF, est aujourd’hui plafonnée à 80 € par kWc pour les installations de 0 à 9 kWc. À titre de comparaison, elle était auparavant de 220 € pour les petites installations jusqu’à 3 kWc et de 160 € pour celles de 6 à 9 kWc.
- une TVA réduite à 10 % pour les installations et le matériel, à condition que votre logement ait plus de deux ans. Mieux : pour les puissances inférieures ou égales à 3 kWc, le taux passera à 5,5 % à partir du 1er octobre.
- une exonération d’impôt sur les revenus issus de la vente du surplus d’électricité pour les installations de moins de 3 kWc. Au-delà de cette puissance, les revenus doivent être déclarés, mais bénéficient d’un abattement de 71 % avant imposition.
En clair, les aides sont encore là, mais il faut bien lire les petites lignes et éviter de croire aveuglément les discours enjôleurs des commerciaux.