Face aux hausses des prix de l’énergie et aux promesses écologiques martelées par les industriels et l’Etat, la pompe à chaleur (PAC) s’impose comme la solution miracle du moment. Mais entre PAC air-air et PAC air-eau, difficile d’y voir clair. Avant de succomber aux discours commerciaux, il est essentiel de comprendre ce que chaque technologie implique, en termes de fonctionnement, de coûts, de performance et de contraintes.
Fonctionnement des PAC air-air et air-eau
Les PAC aérothermiques captent les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer ou rafraîchir un logement. Dans le cas d’une PAC air-air, la chaleur est diffusée directement dans l’air intérieur via des ventilo-convecteurs. La PAC air-eau, elle, chauffe l’eau d’un circuit de chauffage central, qui alimente radiateurs, planchers chauffants ou ventilo-convecteurs à eau.
La PAC air-air peut être réversible et faire office de climatisation en été. La PAC air-eau peut, quant à elle, produire de l’eau chaude sanitaire en plus du chauffage.
Comparatif détaillé PAC air-air et air-eau
Coût d’achat et d’installation
Une PAC air-air est moins chère à l’achat et plus simple à installer. On trouve des modèles à partir de 3 000 €, installation incluse, pour un logement de taille moyenne. Une PAC air-eau coûte généralement entre 10 000 et 15 000 €, pose comprise. Ce surcoût s’explique par la complexité des travaux : raccordement au circuit hydraulique, pose de ballon d’eau chaude, réservoirs tampons, etc.
Eligibilité aux aides financières
L’installation d’une PAC air-eau ouvre droit à plusieurs aides publiques : MaPrimeRenov’, éco-PTZ, TVA à 5,5 %, prime CEE, chèque énergie, et parfois même exonération temporaire de taxe foncière. En revanche, les PAC air-air sont exclues de la plupart de ces dispositifs. Seule une aide CEE est parfois accessible.
Fonctionnalités et usages
La PAC air-air est adaptée aux logements sans circuit de chauffage central, notamment les habitations chauffées à l’électricité. Elle permet de chauffer et rafraîchir efficacement des logements bien isolés. La PAC air-eau est plus polyvalente : elle assure le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Elle est idéale en remplacement d’une chaudière dans un logement déjà équipé d’un réseau de radiateurs à eau.
Performance énergétique et économies
Les deux types de PAC affichent des rendements intéressants. Elles produisent plus de chaleur qu’elles ne consomment d’énergie. Néanmoins, leurs performances chutent avec la baisse des températures extérieures. Les modèles air-eau haute température conservent de meilleures performances en hiver rigoureux.
Adaptabilité au logement
La PAC air-eau est pertinente dans un logement ancien déjà pourvu d’un chauffage central. Elle s’adapte aussi bien aux grandes surfaces. La PAC air-air est plus compacte, plus rapide à installer, mais moins efficace pour chauffer uniformément de grands volumes ou des maisons à étages.
Avantages et inconvénients
Critère | PAC air-air | PAC air-eau |
---|---|---|
Coût initial | Moins cher | Plus cher |
Travaux | Simples, peu invasifs | Travaux de plomberie lourds |
Aides publiques | Très limitées | Nombreuses aides disponibles |
Rafraîchissement | Oui | Non (sauf modèles hybrides) |
Eau chaude sanitaire | Non | Oui |
Performance hiver | Moyenne | Meilleure selon les modèles |
Entretien | Léger | Plus complexe |
Bruit de l’unité extérieure | Oui | Oui |
Conseils pour le choix
- logement sans chauffage central : optez pour une PAC air-air, surtout si vous êtes chauffé à l’électricité.
- logement avec radiateurs à eau : une PAC air-eau est souvent plus logique et permet de réutiliser le réseau existant.
- volonté de produire de l’ECS : seul le modèle air-eau convient.
- région froide : la PAC air-eau haute température offre une performance plus stable en hiver.
- budget limité et surface modeste : la PAC air-air reste une solution accessible, notamment en logement bien isolé.
PAC air-air ou PAC air-eau : il n’y a pas de réponse universelle. Le choix doit se faire en fonction de l’existence ou non d’un chauffage central, de vos besoins en eau chaude sanitaire, du climat régional, de votre budget et de l’isolation de votre logement. Ne vous fiez pas aux promesses toutes faites. Faites faire un diagnostic thermique, comparez les devis et vérifiez l’éligibilité aux aides avant de vous lancer.