Rénovations énergétiques : les pièges à éviter pour ne pas se faire avoir

Isolation, pompe à chaleur, panneaux solaires… La rénovation énergétique est poussée de partout avec des objectifs ambitieux (plus de 20 millions de logements à rénover d’ici 2050 selon l’Anah); Tout ceci attire aussi son lot de margoulins. Démarchage téléphonique illégal, crédit déguisé, surfacturation… Voici les pratiques à connaître pour éviter les pièges les plus fréquents.

Démarchage téléphonique : l’arnaque préférée des escrocs

C’est la méthode la plus répandue : 80 % des arnaques signalées à la DGCCRF en 2024 sont issues du démarchage téléphonique. Pourtant, c’est interdit par la loi du 24 juillet 2020 dans le cadre des travaux de rénovation énergétique.

Seules exceptions : si vous avez expressément donné votre consentement, par exemple via un formulaire en ligne ou si vous êtes déjà client du professionnel. Une proposition de loi adoptée à l’unanimité au Sénat en janvier 2025 pourrait étendre cette exigence de consentement préalable à tous les secteurs.

En cas d’appel suspect, raccrochez immédiatement. Aucun service public ne vous contactera jamais de cette manière. Et surtout, ne croyez jamais un interlocuteur qui prétend appeler au nom de l’Anah ou de France Rénov’. En cas de doute, signalez l’appel sur Signal Conso ou envoyez un SMS au 33 700.

Si vous avez signé un contrat après un appel illégal, vous pouvez le faire annuler. Envoyez une lettre recommandée avec accusé de réception pour demander la nullité du contrat et faites un signalement. Si l’entreprise refuse, faites appel à votre protection juridique ou à un avocat.

À domicile : prudence, aucun engagement sans recul

Une entreprise vous propose une visite à domicile ? N’ouvrez pas votre porte sans vérifier certains éléments.

  1. D’abord, ne signez jamais rien lors de la première visite. Prenez le temps de récupérer tous les documents et de consulter le site France-renov.gouv.fr pour vérifier que l’entreprise est bien certifiée RGE, condition sine qua non pour obtenir les aides publiques.
  2. Consultez également le site de la Fédération de la vente directe (fvd.fr) pour voir si elle en est membre. Cela reste facultatif, mais l’adhésion à cette fédération implique le respect d’un code éthique.
  3. Lors du rendez-vous, les commerciaux doivent présenter une carte professionnelle. Exigez-la.
  4. Un professionnel sérieux prendra des mesures précises et calculera les besoins thermiques de votre logement. Un matériel mal dimensionné, comme une pompe à chaleur trop puissante, vous fera consommer beaucoup trop.
  5. Comparez toujours plusieurs devis avant de vous décider. Aucun paiement ne doit être exigé avant un délai de 7 jours après la signature du contrat. Si l’on vous demande un RIB avant ce délai, fuyez.

Salons et foires : le terrain de jeu des arnaqueurs

Contrairement à ce que beaucoup pensent, il n’existe pas de droit de rétractation pour les ventes conclues dans les salons ou les foires. C’est écrit noir sur blanc dans la loi. Les entreprises sont censées afficher cette information clairement sur leur stand et dans le contrat, mais beaucoup s’en abstiennent.

Si vous avez été attiré sur le stand sans intention d’achat, vous pouvez tenter de faire annuler le contrat en invoquant une jurisprudence européenne. Il vous faudra cependant rassembler des témoignages de passants ou de vendeurs présents sur place.

Une autre porte de sortie : si vous avez contracté un crédit affecté à l’achat, vous disposez d’un délai de rétractation. Son annulation entraîne celle de la vente liée.

Côté prix, la vigilance s’impose. Un panneau solaire coûte environ 2 à 2,50 € par watt-crête, soit entre 6 000 et 7 500 € pour 9 panneaux. Si on vous demande 30 000 €, partez en courant. Pour les pompes à chaleur, même combat : certains seniors découvrent qu’ils ont signé plusieurs bons de commande à 25 000 € chacun… pour un seul équipement nécessaire.

Si le préjudice dépasse 5 000 €, il est souvent nécessaire de passer par la voie judiciaire pour annuler le contrat.

Après les travaux : réagir vite en cas de malfaçon

Une fois les travaux réalisés, tout n’est pas fini. En cas de problème, commencez par contacter l’entreprise par mail ou courrier pour garder une trace écrite. En l’absence de réponse, envoyez une mise en demeure en recommandé.

Vous pouvez activer votre assurance dommages-ouvrage, obligatoire dans le cas de gros travaux. Elle coûte entre 3 et 5 % du montant total du chantier, mais elle permet d’obtenir le préfinancement des réparations en cas de sinistre grave (infiltrations, fissures, effondrement…).

Autre recours : la garantie décennale du constructeur, dont l’attestation doit impérativement être jointe au devis. Attention, depuis mars 2024, cette garantie ne couvre plus automatiquement les pompes à chaleur et inserts bois.

Si vous n’avancez pas, contactez un médiateur de la consommation (ses coordonnées doivent figurer sur le contrat) ou un conciliateur de justice via conciliateurs.fr . En dernier recours, saisissez le tribunal. Mais sachez qu’un contentieux dure en moyenne trois ans.

Les réflexes à adopter pour éviter les pièges

  • Vérifiez systématiquement les certifications sur France-renov.gouv.fr
  • Aucun organisme public ne vous appellera. Raccrochez immédiatement si quelqu’un prétend le contraire.
  • Comparez plusieurs devis détaillés.
  • Ne signez jamais à chaud, même sous pression.
  • Méfiez-vous des simulateurs d’aides qui réclament votre RIB ou votre identifiant fiscal.
  • Vérifiez les prix pratiqués sur ademe.fr . Une offre trop belle cache souvent une arnaque.
  • Ignorez les discours alarmistes du type « les aides vont bientôt disparaître ». Les dispositifs sont actualisés sur economie.gouv.fr
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