Dans une maison non isolée, les murs sont responsables de 20 à 25 % des pertes de chaleur. Les isoler est donc une priorité pour réduire la facture de chauffage et améliorer le confort thermique, en limitant notamment la sensation de parois froides. 2 grandes solutions s’offrent à vous : l’isolation par l’intérieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE). Mais comment choisir la méthode la plus adaptée à votre logement ? Voici un comparatif détaillé et sans langue de bois.
Isolation par l’intérieur : solution pratique mais imparfaite
L’isolation par l’intérieur consiste à poser des panneaux ou des rouleaux isolants à l’intérieur des murs. C’est la technique la plus utilisée en France, car elle est facile à mettre en œuvre et ne modifie pas l’aspect extérieur du bâtiment. Elle est donc souvent retenue dans les zones urbaines denses ou sur des façades avec du cachet.
Avantages :
- coût plus bas : autour de 75 €/m² (hors frais annexes)
- pas besoin d’échafaudage ni d’autorisation d’urbanisme
- mise en œuvre à l’abri des intempéries
- idéale pour rénover pièce par pièce ou en cas de réaménagement intérieur
Mais l’ITI présente plusieurs inconvénients majeurs :
- création de ponts thermiques au niveau des planchers, refends et jonctions mal traitées
- confort d’été très limité, car les murs ne stockent pas la fraîcheur
- perte de surface habitable (ex. : 6 m² perdus dans une maison de 100 m² avec 15 cm d’isolant)
- risques de condensation et moisissures sur les murs froids
- impossibilité d’habiter les pièces pendant les travaux
Isolation par l’extérieur : performance thermique et confort à long terme
Avec l’isolation par l’extérieur, les murs sont enveloppés par une couche d’isolant recouverte d’un enduit ou d’un bardage. Résultat : le mur reste au chaud et agit comme un régulateur thermique.
Avantages :
- réduction massive des ponts thermiques
- excellente inertie thermique (confort d’été nettement supérieur)
- meilleure protection des murs contre les intempéries et l’humidité
- gain esthétique avec une façade rénovée
- pas de perte de surface intérieure ni d’évacuation nécessaire pendant les travaux
En contrepartie :
- coût élevé : environ 150 €/m²
- nécessité d’une déclaration de travaux (voire permis de construire)
- modification de la façade, parfois incompatible avec les zones protégées
- travaux lourds nécessitant échafaudage, dépose des volets, gouttières, etc.
- réduction de la luminosité naturelle si les retours d’isolant ne sont pas bien traités
Cas particuliers : quand l’isolation mixte s’impose
Il arrive qu’aucune solution ne soit parfaite. C’est là qu’intervient l’isolation mixte, un compromis entre ITI et ITE. Exemple : une maison ancienne avec une façade classée sera isolée par l’intérieur sur cette façade, et par l’extérieur sur les autres. Autre cas fréquent : un sous-sol isolé par l’intérieur et le reste de la maison par l’extérieur.
Attention : il faut impérativement traiter les jonctions pour éviter les ponts thermiques, notamment avec un « manchonnage » d’isolant à l’intérieur sur 60 cm au minimum. Un pare-vapeur côté intérieur est aussi indispensable.
Quelle solution selon votre situation ?
Privilégiez l’ITE dans les cas suivants :
- rénovation énergétique globale
- façade sans intérêt architectural
- confort d’été important
- maison avec peu de contraintes réglementaires
Optez pour l’ITI si :
- la façade est classée ou soumise à des règles d’urbanisme strictes
- vous rénovez pièce par pièce
- vous avez un budget limité
- les murs intérieurs doivent déjà être refaits (cuisine, salle de bain, etc.)
En résumé
Critères | ITI (intérieur) | ITE (extérieur) |
---|---|---|
Coût moyen au m² | 75 € (hors frais annexes) | 150 € (enduit/bardage compris) |
Confort d’été | Faible | Excellent |
Ponts thermiques | Inévitables (planchers, refends…) | Très bien limités |
Surface habitable | Réduite (env. -6 m² pour 100 m²) | Conservée |
Esthétique façade | Préservée | Modifiée (nécessite autorisation dans certains cas) |
Travaux | À l’abri, pièce par pièce possible | Plus lourds (échafaudage, dépose volets…) |
Occupation du logement | Impossible pendant travaux | Possible |
Risque de condensation | Élevé | Faible |
Aides et subventions | Oui, si RGE et résistance thermique ≥ 3,7 m².K/W | Oui, si RGE et résistance thermique ≥ 3,7 m².K/W |
- ITI = économique mais imparfait (ponts thermiques, surface perdue, confort d’été faible)
- ITE = plus cher mais bien plus performant, durable et confortable
- isolation mixte possible mais à condition de bien traiter les liaisons entre les deux
Pensez à prévoir une VMC efficace après isolation, car un logement bien isolé devient plus étanche à l’air. Vérifiez également les performances de vos fenêtres, qui doivent être en cohérence avec le reste de l’enveloppe.
Enfin, ces travaux sont éligibles aux aides de l’État (MaPrimeRénov’, certificats d’économie d’énergie, etc.) à condition de passer par un artisan RGE et de viser une résistance thermique d’au moins 3,7 m².K/W.
Pour faire le bon choix, comparez plusieurs devis et renseignez-vous sur les aides. Un bon chantier d’isolation, c’est un investissement qui se rentabilise en quelques années tout en améliorant radicalement votre confort.